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Herbicides céréales Le désherbage d’automne reprend des couleurs

Claudius Thiriet

Après une chute drastique en 2019-2020, les traitements d’automne ont battu des records lors de cette campagne 2020-2021, avec pas moins de 9 Mha déployés.Par Lucie Petit

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A la suite de son effondrement en 2019-2020, le marché des herbicides céréales a repris des couleurs comme attendu en 2020-2021. « Sur l’ensemble de cette campagne, la surface déployée traitée progresse de près de 20 % par rapport à la dernière campagne, pour repasser en 2020-2021 au-dessus de 15,3 Mha déployés », affirme Blandine Bonière, de Corteva Agriscience, qui annonce également une moyenne de 1,53 passage par hectare et 1,59 produit par passage. Et ce rebond est d’autant plus marqué à l’automne. « Le désherbage d’automne bat encore un record avec près de 9 Mha déployés traités à l’automne, soit + 11 % par rapport à celui de 2018 qui était l’ancien record », résume Anne-Sophie Becue, d’Adama. « Ce niveau record d’automne est encore plus vrai dans les grandes zones céréalières du nord de la France et du Bassin parisien, ajoute pour sa part Julien Vaugoux, de Syngenta. On a également observé une consolidation des hectares doublement traités à l’automne dans les grandes zones céréalières. »

L’automne 2020 a en effet réuni des conditions climatiques favorables au semis et aux traitements. Ce sont ainsi 70 à 80 % des surfaces qui ont été traitées, bien loin des 40 à 45 % de 2019 et même des 60 % de 2018. « L’automne représente près de 59 % du marché global, contre 49 % il y a deux ans », selon Amandine Miquel, de Philagro.

Hausse des mélanges de matières actives

Cet automne a également été marqué par une augmentation des mélanges de matières actives, notamment pour faire face aux problématiques croissantes des graminées. « Les agriculteurs ont eu recours à davantage de matières actives, souvent trois associées, notamment parmi le flufénacet, le diflufénican, le prosulfocarbe et le pendiméthaline, signale Laurent Magnant, d’Ascenza. Et cette année encore, les antigraminées restent les drivers du désherbage d’automne en représentant près des deux tiers du marché global. Dans ce contexte, la solution Flight de Philagro, à base de pendiméthaline et picolinafen, a progressé de 160 %. Mais c’est le flufénacet qui a le plus tiré son épingle du jeu. « Le segment ayant connu la plus forte croissance est celui des spécialités à base de flufénacet, qui représente à lui seul plus de la moitié du marché d’automne », précise Hubert Vincent, de BASF, qui couvre plus de 21 % des surfaces sur ce segment. L’utilisation de ces spécialités a bondi de 25 % lors cette campagne, avec Trooper et les récents lancements de Pontos et Quirinus. Pour sa part, Adama annonce la progression de Merkur, le premier produit alliant trois matières actives dont le flufénacet.

La sortie d’hiver en retrait

« Le désherbage à l’automne 2020 a généralement présenté de bons niveaux d’efficacité avec une satisfaction en sortie d’hiver », affirme Hubert Vincent, qui s’attend à un marché de sortie d’hiver en retrait. « Toutefois, quelques levées tardives d’adventices ont eu lieu dans certaines parcelles, nécessitant une intervention au printemps », précise-t-il. Les problématiques, qu’elles soient graminées et/ou dicotylédones, ont en effet pu perdurer, en particulier avec des coquelicots et des bleuets qui prolifèrent dans les parcelles.

À cela s’ajoutent des conditions favorables aux adventices au printemps, en particulier la fraîcheur et l’humidité du mois de mai, qui ont particulièrement favorisé la levée des chardons, générant des parcelles sales à la récolte.

© PHILIPPE MONTIGNY/FILIMAGES - À l’automne 2020, 70 à 80 % des surfaces ont été traitées, contre 40 à 45 % en 2019.

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